Le Machu Picchu. Joyau du Pérou, entretenu et exploité avec soin par le gouvernement péruvien. Comme expliqué il y a quelques semaines, cette impressionnante cité inca a été découverte en 1911 par Hiram Bingham. Mais en réalité, le Machu Picchu n’a jamais été complètement perdu : déjà en 1843, le lieu figurait sur les cartes de l’allemand Herman Gohring.
Tout ce que nous avons pu apprendre des Incas depuis notre arrivée, le Machu Picchu en est l’illustration parfaite.
Leur savoir-faire agricole pour commencer, avec ces immenses terrasses (aussi appelées andenes) destinées à la culture de la pomme de terre ou du maïs par exemple. La civilisation inca savait y faire pour travailler la terre et les rendre fertiles pendant de nombreuses années. D’ailleurs, à l’arrivée de Hiram Bingham, des fermiers locaux étaient installés sur ces terrasses, cultivant leurs plantations. À noter que parmi ces terrasses, certaines servaient à lutter contre l’érosion de la montagne.
Leur culte du soleil, ensuite, avec plusieurs lieux qui ont été construits en son honneur :
la porte du soleil (Inti Punku), qui surplombe la cité, ou encore le temple du soleil, au coeur du Machu Picchu. Un observatoire astronomique a également été bâti, le peuple inca comptant beaucoup sur les astres, ne serait-ce que pour la culture de leurs terres. Le 21 juin (solstice d’été en France mais en plein hiver au Pérou), est célébré, encore aujourd’hui, la fête du soleil. L’importance de ce jour se retrouvait jusqu’à dans leurs constructions.
Au Machu Picchu se trouve notamment une roche possédant trois marches descendantes de chaque côté : lorsque le soleil vient la frapper le jour du 21 juin, sur le sol, c’est l’ombre de la chacana qui se forme (la croix andine).
De l’importance de la nature
Avec le Machu Picchu, les incas illustrent toute leur ingéniosité en termes d’irrigation. On peut le constater encore actuellement à Ollantaytambo ou dans d’autres villes de la vallée sacrée mais le système prend réellement tout son sens lorsqu’il peut être étudié dans sa totalité. Comme dans la dernière cité inca. L’eau y a été acheminée par un système de canaux sur près de 2000 mètres d’altitude, pour irriguer les terres, mais aussi répondre aux besoins des hommes. Des fontaines sont visibles parmi les différents bâtiments. N’oublions également pas l’importance symbolique de cette eau, pour laquelle les incas construisaient des temples. L’un d’entre eux se situe à 11 kilomètres de Cuzco, sur le site de Tambomachay.
Nous avons également parlé des plantes médicinales si chères à ce peuple, très avancés dans le domaine de la médecine. Un jardin a donc été aménagé au cœur des habitations de la cité, dans lequel on retrouve notamment les incontournables feuilles de coca.
A l’époque de la civilisation inca, hommes et femmes travaillaient pour l’état, comme une forme de taxe, ou d’impôt. Les hommes passaient donc leur vie sur la construction de lieu tel que le Machu Picchu. Des points de contrôle se trouvaient même dans les montagnes, pour compter le nombre de personnes se rendant sur les chantiers. On retrouve l’un de ces contrôles sur la route d’Huchuy Qosqo, à Pukamarka.
On conclut sur une note d’architecture : les incas n’utilisaient pas de mortier, mais une juxtaposition parfaite des pierres, faite pour résister aux séismes (le Pérou étant une zone à risque). Pour les tailler ? Quelques outils en cuivre mais surtout… d’autres pierres. En les frottant les unes contre les autres, ils obtenaient ainsi la forme souhaitée. Grandes en bas, petites en haut, pierres taillées en angle… rien n’était laissé au hasard. Pas étonnant que la cité du Machu Picchu soit demeurée quasiment intacte encore aujourd’hui.