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Les peuples nordique affrontent leur destin

Sur la route vers Bergen / Photo : Aurore Nonnenbruk
Sur la route vers Bergen / Photo : Aurore Nonnenbruk

Qui ne connaît pas les célèbres Vikings qui ont peuplé la Scandinavie (région qui comprend la Norvège, la Suède, l’Islande mais également le Danemark et la Finlande dans son sens large) ? Ce peuple qui a été à la conquête de terres étrangères comme la France, l’Angleterre, l’Écosse ou encore l’Irlande. Mais les Vikings n’étaient pas les seuls à s’être établis dans ce secteur, nous parlerons donc au sens plus large des « peuples du Nord », même si les Vikings sont les plus connus.

Leur religion est tout aussi connue, car elle fait partie de ces religions fondatrices d’un monde. Tellement ancré dans les esprits qu’elle a survécu jusqu’à nos jours. Mais nous y reviendrons. Pour les fans de l’univers Marvel, si vous voulez en apprendre plus sur la mythologie nordique, n’hésitez pas à vous plonger dans les aventures de Thor. Eh oui, surprenant mais vrai : les éléments mythologiques repris dans les comics ou les films sont globalement corrects.

Le monde nordique est divisé en trois niveaux, reliés entre eux par l’arbre-monde : Yggdrasil. Yggdrasil renferme en son sein différentes créatures : un aigle niche à sa cime, entre ses racines se faufile Nidhogg, le serpent et entre les deux court Ratatosk, l’écureuil. Il porte les insultes que s’envoient l’aigle et le serpent. Quatre cerfs vivent également entre ses branches, se nourrissant des jeunes pousses.

Yggdrasil porte les malheurs du monde. Il souffre avec et pour ceux qui y habitent. Les créatures qu’il abrite se nourrissent de lui, provoquant ainsi ses souffrances. Les branches d’Yggdrasil s’étendent au-dessus des terres qu’il relie et ses trois racines prennent appui sur les trois niveaux que composent ce monde.

Au niveau supérieur se trouve Asgardr, la demeure des dieux; Vanaheim, la demeure des Vanes et Alfheim, la demeure des elfes. C’est là également que se trouve le Walhalla, le palais d’Odin au sein duquel les guerriers morts au combat se retrouvent pour festoyer. Les Vanes étaient des divinités de fertilité, chargées de la destinée de la Terre et de la mer. Ils entrèrent en guerre contre les Ases, associés à la guerre, la magie et au ciel. Les Ases avaient pour chef Odin, aussi appelé « père universel ». Il faisait la guerre et bénissait les hommes courageux au combat.

Au niveau intermédiaire on distingue Midgardr, le monde des hommes et Jotunheim, le pays des géants. A noter que Asgardr et Midgardr étaient reliés par le Bifrost, un pont flamboyant perçu par le commun des mortels comme un arc-en-ciel. Le gardien de ce pont se nomme Heimdall, à la vue perçante et à l’ouïe particulièrement fine. Un personnage qui semble très important dans le panthéon des dieux nordiques même si l’on possède peu d’informations à son propos. Il aurait été à l’origine des différentes classes sociales qui séparaient le monde des hommes. C’est également lui qui était chargé de prévenir les dieux de l’arrivée de Ragnarok. Il devait souffler dans sa corne, Gjallarhorn, dont le son est entendu à travers les trois niveaux.

Enfin au niveau inférieur règne le territoire des morts : Niflheim. Il comprend la citadelle d’Hel (nommée après sa gardienne, la fille de Loki). C’était là qu’étaient jugés ceux qui ont succombé des suites d’une maladie, d’un accident ou tout simplement de vieillesse.

Une religion fataliste

Quoi qu’il advienne, hommes et dieux savaient que leurs destinées prendraient fin au moment du Ragnarok. La fin du monde. Un événement qui ne peut être évité et qui est annoncé à travers les légendes de la mythologie nordique. Mais la fin du monde ne veut pas forcément dire la fin de toute vie. En vieux norrois (langue scandinave), « ragna » signifie « puissance » ou encore « dieux »; « rok » désigne quant à lui le « destin ».

Pour les peuples du Nord, le destin était inévitable. Il fallait donc l’affronter sans peur, comme un élément faisant partie prenante de la vie. Si l’on part de ce principe, on considère donc que la mort est programmée. Il faut l’accueillir avec sérénité.

Ragnarok décrit un monde détruit par le feu, l’eau, les vapeurs et les flammes. Si l’on prend en compte la typographie des lieux concernés, on peut donc déduire que cela a un rapport avec les volcans. Hommes, géants, créatures et dieux se retrouvent dans une bataille programmée. Des combats entre Thor et le serpent de Midgardr ou encore entre Heimdall et Loki sont relatés dans l’Edda prosaïque de Snorri Sturluson (une des principales sources sur la mythologie nordique avec le poème Völuspa). Même Yggdrasil en sera ébranlé.

Mais de ce chaos, certains survivront. La terre réémerge, fertile. Ces survivants vont la peupler. Car Ragnarok n’est pas la fin. Simplement le commencement d’un monde nouveau. Un nouveau cycle de création qui se met en branle.

Cette religion a su perdurer à travers les âges et trouve encore aujourd’hui des adeptes. Je pourrais vous en parler à travers des recherches effectués via internet, mais je préfère laisser le suspense pour le moment… pour mieux revenir avec force de témoignages recueillis au cours de notre voyage en Norvège !

 

Source : Mythologies, une anthologie illustrée des mythes et légendes du monde – éditions Gründ.

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